Les TNS, en mal de prévoyance ?
Tribune libre rédigée par Thierry Rogez
Directeur du Développement Entoria
Moins de la moitié des TNS sont équipés en prévoyance. Cela signifie qu’en cas d’arrêt de travail, comme ce fut le cas pendant la crise sanitaire, le prix à payer pour un TNS peut être très élevé. La faute à qui ?
En 10 ans, le nombre de TNS a progressé d’un million. Rien qu’en septembre 2022, le nombre de créations
d’entreprises a dépassé les 85 000, en hausse de 4%, et ce dans tous les secteurs d’activité. Le TNS pour les assureurs a trouvé son décollage en 1994 avec la loi Madelin. La plupart des courtiers se sont lancés dans cette activité dans les années 2000, ce qui a donné un vrai coup de boost au marché. Alors pourquoi la protection des TNS augmente moins vite que le nombre de nouveaux TNS chaque année ?
Premier facteur d’explication, le coût des assurances. Si le nombre de créations d’entreprises a explosé ces dernières années, c’est aussi et avant tout grâce à une part importante d’auto-entrepreneurs. Dans l’inconscient collectif, une assurance c’est cher. Avec un chiffre d’affaires moyen de 15 800€ pour un auto-entrepreneur, le coût d’une assurance est un frein. Ils privilégient donc ce qui leur paraît essentiel, l’assurance santé.
Autre facteur d’explication : la sous-estimation des risques. Pourquoi ne pas gratter quelques euros quand on est jeune et en bonne santé ? Les frais de santé, la mutuelle sont des faux sujets prioritaires.
Le vrai sujet est la prévoyance. La crise sanitaire a fait évoluer les mentalités mais il reste encore du chemin à faire. Les courtiers de proximité, au plus proche des entrepreneurs ont un rôle essentiel à jouer et l’expertise de ceux qui vendent de la protection sociale est attendue en prévoyance.
Enfin, la complexité des offres est souvent source de méfiance pour les TNS. Dans une récente étude Entoria, réalisée auprès de plus de 1000 entrepreneurs, 50% des dirigeants manquent d’information sur les produits et les garanties associées. Le rôle du courtier de proximité est d’accompagner les TNS pour les aider à mieux comprendre les enjeux et à leur fournir toute la transparence nécessaire sur les offres et sur les prix. Ils peuvent aussi s’appuyer sur les courtiers grossistes qui mettent à leur disposition des parcours simplifiés. L’apparition des nouvelles technologies fluidifie le parcours qui était jusqu’à présent jugé trop complexe et opaque. Ce parcours prévoyance devient simple et rapide.
Le coût des assurances, la sous-estimation des risques, la méfiance en raison du manque de pédagogie et la complexité des offres, autant de pistes de travail pour faire en sorte que les TNS soient assurés pour les garanties essentielles et ne se contentent pas du strict minimum. Grâce à la crise sanitaire et aux nouvelles technologies, les mentalités sont en train de changer !